III/ À propos
de vos Livres Dont Vous Êtes Le Héros :
1. Quelles ont été vos
sources d'inspiration pour écrire vos Livres Dont Vous Êtes Le Héros ?
Les mêmes que pour tout le monde : des souvenirs, et des passions qui semblent
coller. Les Mercenaires du
Levant
s'inspirait de façon assez explicite par tous les films de sword&sorcery qui ont
suivi Conan, dans lesquels le village du héros est rasé lorsqu'il est enfant.
Le Chasseur de Mages
s'inspirait de façon assez explicite du film Warlock,
quoiqu'il me semble qu'il trouve son origine dans une idée en l'air de Steve
Williams au sujet d'une convention ou d'une compétition de sorciers.
2. Comment se
passait l'écriture et l'édition d'un Livre Dont Vous Êtes Le Héros à l'époque ?
De la même façon que tous les autres livres. Puffin (une branche de Penguin)
était un éditeur régulier. Les auteurs signaient un contrat (ce qui était
remarquable est que le contrat était basé sur une proposition plutôt que sur un
livre achevé), ils l'écrivaient, le rendaient, et attendaient ensuite qu'il
fasse son chemin à travers le long processus d'édition, de lecture d'épreuves,
etc. De façon surprenante, je me rappelle que nous devions écrire nous-même les
textes des quatrièmes de couverture.
3. Comment
avez-vous collaboré avec Steve Williams ?
J'ai travaillé avec lui au magazine Warlock, et nous nous trouvions donc dans le
même bureau. Nous avons écrit une aventure pour Warlock appelée Deathtrap on Legs,
et cela paraissait amusant. Aussi, lorsque Steve Jackson nous demanda d'écrire
l'une des quatre aventures d'une collection de RPG DF, nous lui avons dit que
nous écririons les quatre. Il a accepté, et cela a donné The Riddling Reaver.
Steve avait un ordinateur et je n'en avais pas, aussi écrivions-nous chez lui,
l'ordinateur sur la table de la cuisine. C'était l'été, et nous buvions de la
Long Life (une marque de bière) et de la Southern Confort avec du ginger ale
(je ne referais plus ça aujourd'hui). Nous écrivions vraiment ensemble. Il n'y a
que quelques paragraphes, et de grandes parties des derniers livres, qui ont été
écrits séparément. C'est une façon très inhabituelle de collaborer entre
auteurs.
4. Pourquoi la
plupart de vos livres sont-ils des one-true-path ?
Parce qu'il semblait devoir en être ainsi pour les livres-jeux que nous avions
envisagé pour la série. Et (cette excuse étant particulièrement valable pour
Les Mercenaires du
Levant)
parce que lorsque Steve et moi éditions Warlock, toutes les lettres que nous
recevions nous disaient que les lecteurs aimaient les livres « difficiles ».
Nous avons accepté cela sans nous poser de questions, et en conséquence avons
rendu les livres aussi « difficiles » (et les one-true-path sont plsu
difficiles) que possible. Je pense aujourd'hui que c'était une erreur.
5. Pourquoi
avoir choisi les Îles du Levant comme théâtre de L'Ancienne
Prophétie et
des
Mercenaires du Levant
?
Parce que je ne voulais pas situer ces histoires dans des lieux déjà établis.
Cela aurait demandé trop de recherches, et en fait, je ne les aimais pas
beaucoup. Les Îles du Levant étaient mentionnées sur la carte de Titan, mais
rien n'avait encore été écrit dessus, et je les ai donc modelées comme je le
voulais.
6. Existe-t-il
une carte détaillée des Îles du Levant ?
Non.
7. Aimiez-vous
les règles des Défis Fantastiques, ou bien ne les utilisiez-vous que parce que
vous y étiez obligé ?
Je les utilisais parce que j'y étais obligé. Sinon, j'aurais probablement créé
des règles plus complexes, mais cela aurait été une erreur.
8. La limite
de 400 paragraphes vous gênait-elle ?
Oui, et c'est pourquoi je l'ai dépassée plus d'une fois. J'ai été encore plus
gêné par la limite de taille des paragraphes introduite dans les livres les plus
tardifs (càd dans The Wailing World,
qui n'a jamais été publié).
9. Avez-vous
des projets de Défis Fantastiques qui n'ont pas été publiés ?
Oui. J'ai écrit le tout début de The Wailing World.
J'ai donné les détails sur le groupe Yahoo! et je pense qu'ils sont toujours
disponibles.
10.
Pensez-vous pouvoir être amené à écrire de nouveaux Défis Fantastiques pour
Wizard Books ? L'aimeriez-vous ?
Ils ne « m'amèneront » jamais à faire cela. Je pense qu'il est plus qu'évident
qu'ils ne me « laisseraient » pas le faire. En théorie, écrire un nouveau Défis
Fantastiques ne me dérangerait pas, mais dans la pratique, je ne peux pas me le
permettre, étant donné que je n'ai pas assez de temps libre. Et en fait, la
série chez Wizard ne tardera probablement pas à s'arrêter.
11. Lequel de vos
livres préférez-vous ? Pourquoi ?
Tout dépend de la signification de « préférer ». À la réflexion, je pense qu'il
s'agit du Chasseur de Mages.
Je ne crois pas qu'il soit considéré comme mon meilleur, mais de tous mes
livres, c'est le seul que j'aime vraiment lire. Il représente une première
application de ma théorie que la clé des livres-jeux n'est pas les chemins
divergents, mais les chemins convergeants.
Par cela, j'entends qu'un paragraphe auquel on peut accéder par plus d'un
paragraphe peut avoir des sens totalement différents selon ce qui s'est passé
auparavant. Je trouve qu'il s'agit d'une idée très excitante. Lorsque j'ai
vraiment relu Le Chasseur de Mages
après l'avoir écrit, j'ai découvert des histoires et des intrigues que je
n'avais pas écrites de façon consciente : elles sont juste nées de la façon dont
j'ai essayé d'écrire le livre. Il existe un concept littéraire des « lacunae
» : ce sont les trous dans la narration que le lecteur remplit lui-même. Ils
sont importants dans les livres-jeux, et je pensais qu'en travaillant là-dessus,
et en faisant attention à la façon dont j'écrivais les paragraphes avec
plusieurs chemins y menant, je pourrais produire un livre qui serait plus
réactif à l'imagination du lecteur. Comme je l'ai dit, je ne sais pas si cela a
marché pour les lecteurs de livres-jeux, mais ça a un peu marché pour moi.
12. Avez-vous des
anecdotes particulières au sujet de vos livres-jeux ?
Oh, beaucoup, comme un acteur à la retraite, mais elles sont pour la plupart
sans grand intérêt. Comme la façon dont Steve et moi incluions les femmes dans
nos histoires : Lady Carolina (The
Riddling Reaver)
était basée sur la petite amie de Steve, mais comme ils se séparèrent pendant
l'écriture des Esclaves de
l'Éternité,
elle meurt dans ce livre. L'ambassadrice Keiko des Mercenaires du Levant
était ma petite amie (aujourd'hui ma femme depuis 14 ans), et l'illustration qui
la représente se base sur une véritable photo.
Et je suppose que vous connaissez l'histoire du Ver de Boue des Mercenaires du
Levant ? Il était supposé avoir 6 points d'HABILETE, et être un adversaire rude
pour un jeune garçon. Mais Marc Gascoigne l'a boosté à 12. Comment les fermiers
des Îles du Levant sont-ils supposé cultiver du riz si des créatures aussi
imbattables vivent dans leurs champs ?
13. Pour finir, une question liée aux
règles des DF se pose ici :
http://games.groups.yahoo.com/group/figh...sage/2418.
Nous aimerions savoir ce que vous en pensez.
En ce qui me concerne, la règle est mal écrite. Une épée magique peut clairement
augmenter votre HABILETE au-delà de son niveau initial, sinon elle n'aurait
aucun intérêt. Je pense que ce qu'ils essaient de dire est que vous ne pouvez
pas augmenter votre véritable total d'HABILETE (ce qui est de toute façon
stupide, et j'ai délibérément brisé cette règle dans Les Mercenaires du Levant),
mais vous pouvez ajouter des bonus à votre total actuel d'HABILETE – comme
l'épée magique. Elle n'augmente pas votre HABILETE propre, mais elle augmente
votre HABILETE effective pour certaines tâches.